Serena M. : Salut Jean-Christophe ! Tu as publié récemment ton deuxième recueil de nouvelles aux éditions Edilivre (Collection coup de cœur). Quel est le « lien » entre les différents textes de Rock, Inch, Hair ?
Jean-Christophe K. : La musique est évidemment le premier élément commun à toutes mes histoires. Mais pas seulement. J’essaie de conserver cette même combinaison d’Histoires authentiques et de fiction, de personnages réels et imaginaires. Et puis, j’aime surprendre le lecteur, le prendre à contre-pied, avec plus ou moins de réussite…
En tous cas, que ce soit une nouvelle ou un roman, j’essaie toujours d’amener le lecteur à découvrir ou redécouvrir des chansons que j’ai aimées ; comme une invitation à entrer dans mon univers.
Serena M. : Si tu ne pouvais partager que l’un d’entre eux avec tes lecteurs, lequel serait-ce ? Pour quelle(s) raison(s) ?
Jean-Christophe K. : D’un point de vue stylistique, j’ai un petit faible pour « Aude à la vie », parce que j’amène le lecteur à être surpris 2 fois… ce qui n’était pas forcément très simple à priori. Ensuite, pour des raisons plus personnelles, « Conte à rebours » et « Arno et Florence », qui contiennent quelques éléments autobiographiques, ont apparemment réussi à touché les lecteurs ; ces histoires dévoilent une (petite) partie de ma personnalité… Enfin, « Dernier moto-raid pour Lemmy » marie moto et rock !
Serena M. : Dans ta biographie, je lis que tes trois enfants sont « tous tombés dans la marmite musicale dès leur plus tendre enfance ». Qu’en est-il de leur père ? D’où te vient cette passion ?
Jean-Christophe K. : J’ai assisté à mon premier concert à l’âge de 6 ans : C. Jérome ! Pas très Rock’n’roll, comme entrée en matière ! Plus sérieusement, j’ai eu la chance de grandir avec des copains dont les grands frères étaient ados et qui m’ont donc initié à des groupes aussi variés que Pink Floyd, Supertramp, ELO, Toto ou Kiss dès l’âge de 9 ans. A côté de ça, ma mère a toujours écouté les chansons de l’Idole des jeunes, le Jojo national, en me transmettant logiquement cette passion. Depuis, il ne se passe pas une journée sans que j’écoute de la musique…d’où le goût de mes enfants pour les « belles mélodies » !
Serena M. : As-tu une chanson fétiche ? Si oui, quelle est-elle et depuis quand ?
Jean-Christophe K. : En vérité, chaque période de ma vie est reliée à une (ou plusieurs) chanson(s). ... Il me serait difficile d’en sortir une seule du lot. Je dirais que « Toute la musique que j’aime » correspond assez à mon tempérament. Ensuite, « 21st century man » (sur l’album TIME de E.L.O.) est un des titres que j’aime toujours autant écouter, depuis que j’ai 11 ans (!). Et puis, pour des raisons totalement sentimentales, « Il était une fois nous deux » de Joe Dassin… Ne me demande pas pourquoi, ça fait partie de mon petit jardin secret (sourire…)
Serena M. : Ton premier recueil est intitulé Ma vie, ma Muse. Que peux-tu nous en dire ?
Jean-Christophe K. : Le titre est un clin d’œil à un album de Roger Waters (ex Pink Floyd), « Amused to death », ce qui signifie à peu près « j’m’amuse à mort ».
De « j’m’amuse à mort » à « la vie m’amuse », il n’y a qu’un petit pas… ; cela aboutit tout naturellement à « la vie, ma muse »…
Il s’agit d’une sorte de va-et-vient constant entre la mort et l’espoir (donc la vie !), mais toujours avec une note positive pour la fin. Déjà, dans ce premier recueil, des personnages fictifs et authentiques se croisent ; l’histoire collective ou plus personnelle est revisitée, agrémentée de références musicales par ci, par là…
Serena M. : As-tu suivi un « ordre » précis pour placer les nouvelles de tes deux ouvrages ?
Jean-Christophe K. : Il n’y a pas véritablement d’ordre. Elles peuvent être lues dans n’importe quel ordre ; c’est l’intérêt d’un livre de nouvelles : en choisir une en fonction de l’humeur. Juste, la première histoire de chacun des recueils est sans doute celle qui me ressemble le plus…
Serena M. : Inutile d’être un génie pour deviner que tu es un adepte des jeux de mots... Même si tu as choisi de traiter de certains sujets sérieux (la guerre, la mort), il me semble que tu écris presque toujours avec humour et bonne humeur : cela reflète ta personnalité ?
Jean-Christophe K. : Pile dans l’mille, Emile !! Pour moi, l’humour est fondamental. C’est le moyen de (presque) toujours réussir à surmonter les épreuves. Et au-delà de ses vertus thérapeutiques, le rire est fédérateur. Quand on arrive en terrain inconnu, une (bonne ?) plaisanterie est la voie la plus rapide pour décoincer les gens. Evidemment, parfois, la recherche constante du mot d’esprit peut provoquer certaines migraines, et pas forcément que pour l’auteur du calembour… mais c’est mon fonctionnement ! « I am what I am », comme le chantait Gloria Gaynor…
Je fonctionne aussi de cette manière lorsque j’écris. Même si le sujet est grave, je ne peux pas me résoudre à conclure une histoire sans un minimum d’espoir.
Serena M. : Trouves-tu en partie ton inspiration dans la région où tu vis, c’est-à-dire la superbe Alsace (mon objectivité reviendra demain) ?
Jean-Christophe K. : A dire vrai, je vis depuis une quinzaine d’années dans la région lyonnaise...mais mes racines sont bien du côté de l’Ill !
Et elles sont présentes quasiment au quotidien, à travers les plats que je prépare (j’ai une recette de choucroute confite…qui fait l’unanimité !), les expressions que j’emploie ou les références culturelles que je cite, le plus souvent involontairement ; mais comme on dit : « chassez le naturiste, il revient au bungalow ! »
Serena M. : Je sais que tu as l’intention de faire un troisième recueil (avantages du « métier »). Est-il déjà en cours d’écriture ? Une petite mise en bouche ?
Jean-Christophe K. : Dans ROCK, INCH, HAIR, le chapitre 12, « Les aventures inachevées de Monsieur K. Lambourg », présente une série de 24 histoires…non développées ! 24 titres (forcément articulés autour d’un jeu de mots), avec quelques éléments de départ et une chanson associée ; simplement, un titre, une idée et une bande-son.
Il s’agit là d’idées temporairement non exploitées que je comptais garder sous le coude… jusqu’à un troisième recueil !
Pour l’instant, « Le sax aphone de Bill » et « Je te connais, Parker » sont en cours d’écriture…
Serena M. : Pour finir, l’idée d’écrire un roman te séduirait-elle ?
Jean-Christophe K. : J’admire les auteurs qui côtoient les mêmes personnages pendant plusieurs centaines de pages, sans ressentir de lassitude… Pour moi, une histoire doit être lue pendant le temps que dure un bon titre de rock !
Blague à part, j’aimerais beaucoup réussir dans cet exercice. Dans ce but, je passe beaucoup de temps à étudier les codes, les règles à respecter pour ne pas ennuyer le lecteur ; j’écoute les conseils d’auteurs de roman, quel que soit le style… En somme, je suis en période d’apprentissage !
Comme disait Bon Scott, « It’s a long way to the top ».
Serena M. : Un très grand merci à toi Jean-Christophe, et qui sait, peut-être à bientôt !
Jean-Christophe K. : Merci à toi pour ta passion des mots, et ton action pour les auteurs. Au plaisir !
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